Le film en un plan

Très difficile de ne choisir qu’un seul plan, tant la photographie du film est soignée, presque chaque plan est une merveille. La beauté des montagnes tibétaines est à couper le souffle. Mais à bien des égards certains moments du films semblent tomber dans le domaine du fantastique, la musique y étant pour beaucoup. Que dire de ce plan alors, qui dure près d’une minute, où dans une plaine verdoyante une pluie de feuilles de prières ne cessent de tomber en nous faisant perdre toute notion de gravité et de temps, majestueux.

Pluie de papiers
Pluie de papiers

Le film en une séquence

Dès la première séquence, le film est saisissant, le réalisateur film l’un des rituels les plus impressionnants des tibétains, les funérailles célestes. Le temps s’écoule lentement, la musique est envoûtante. Des moines drapés de rouge, assis sur une colline agitent tambours et cloches et répètent des mantras. Leurs mouvements sont synchronisés et leur regard vide. Dans le ciel les vautours se préparent, leur vol est d’une grande fluidité et font écho aux mouvements des moines au sol. Les oiseaux se dirigent vers la dépouille qu’on ne peut apercevoir. Cette séquence est fascinante.

Le film en une idée

Tian Zhuangzhuang semble à juste titre fasciné par les rituels tibétains, et l’on sent dans sa réalisation un grand respect pour ces coutumes. Les scène de rituels ne semblent pas être mis en scène. Le film est très proche du documentaire. Les scènes narratives ne sont jamais mêlées aux scènes de rituels et ne comportent que très peux de dialogues. L’ensemble est alors d’une grande cohérence et renforce aussi bien l’histoire de Norbu que l’aspect pieux du personnage.

Norbu en repentance
Norbu en repentance

Grâce à ce procédé le réalisateur nous permet d’être au plus près des rites tibétains mais aussi au plus près de l’intimité de leurs habitants sans pour autant avoir eu besoin de s'immiscer en leur sein. Il lui permet également de raconter une histoire certes simple, mais forte de sens, comment rester en accord avec sa foi lorsque la misère et la survie poussent à enfreindre ses principes. 

Le film en un personnage

A l’image de « Terre jaune » et ses montagnes jaunes du Shanxi, les montagnes tibétaines sont définitivement un des personnages du film. Les montagnes de « Terre jaune » étaient d’emblée inhospitalières, celles du Tibet sont magnifiques mais l’histoire de Norbu va nous montrer que leurs habitants vivent dans des conditions extrêmes. Il semble intéressant de constater que lorsque l’environnement est hostile, les réalisateurs se donnent à cœur de donner une place toute particulière de celui-ci à l'image.

Norbu face aux montagnes du Tibet
Norbu face aux montagnes du Tibet

Encore quelque chose…

« Le voleur de chevaux » est une expérience à part entière, la maitrise de sa réalisation impressionne tout autant que les rituels qu'elle montre, d'autant plus que les conditions de tournage semblent avoir été particulièrement difficiles. Le réalisateur a failli y perdre la vie.

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